ma tête tournait, toute ma peau était sensible. pourquoi hiro aimait tant ce genre de boissons ? il sortait, à toutes les semaines, et revenait avec cette odeur que je détestais tellement imprégnée dans tous les pores de sa peau. maintenant que j'y avais goûté, je comprenais encore moins pourquoi il l'affectionnait tellement. mais peu m'importait... j'étais confus, un peu triste, et je me sentais abîmé ces derniers jours. j'entrai dans la chambre du plus vieux sans cérémonie, refermant la porte derrière moi, scrutant l'obscurité. « hyung... » où était-il ? sur le futon lui servant de lit, probablement, et je m'en approchai, tendant la main, soupirant de soulagement lorsque mes doigts se butèrent contre la peau chaude de l'aîné. « hiro... » le désespoir était empreint dans ma voix, mais j'étais heureux de le voir. si heureux que je me glissai au-dessus de lui, sans réfléchir, pour venir poser mes lèvres sur les siennes. « j'en peux plus, hyung, tu me manques... arrête de m’ignorer. » j’avais trop bu, c’était clair. mais tellement de choses se déroulaient actuellement dans ma vie, et lui, il n’y était même plus...

c'est vrai, aucune excuse, plus le temps passait et plus je fuyais l'okiya. les raisons officielles étaient floues mais officieusement j'avais simplement du mal à supporter certaines choses, la réalité en fait : la raison pour laquelle ils étaient tous là. tous ? non je m'en foutais des autres, c'était un en particulier qui me posait problème. je savais que le moment où seihwan allait devoir trouver un danna était proche et le voir courtiser et faire les yeux doux à d'autres hommes ... très peu pour moi. j'ai eu le temps de me faire à l'idée pourtant mais non, définitivement, je n'y arrivais pas. et comme on dit, loin des yeux, loin du coeur, n'est ce pas ?

comme bien souvent, je rentre tard ce soir, l'okiya est quasi silencieuse si ce n'est un vague bruit de fond d'un couple en pleine passion. je titube jusqu'à ma chambre pour déposer mes affaires, pas assez amoché pour oublier de prendre une douche et une fois propre me jette dans les draps, m'endormant presque aussitôt. hyung des lèvres me réveillent, en douceur, je n'ai pas peur, sûrement parce qu'inconsciemment je sais à qui elles appartiennent. sans rien dire et sans non plus valider l'identité de l'intrus, je passe mes bras sur sa taille, prolongeant le baiser avant de remonter la couverture sur nous. " je suis là seihwan ... " l'alcool m'empêche d'émerger totalement pour l'instant, est-ce un rêve ? je le serre contre moi, comme si c'était notre dernière fois, continuant de flotter dans cette  ambiguïté entre rêve et réalité.

j'avais cette éternelle impression chaque fois que ses mains se posaient sur mon corps; sa peau brûlait la mienne et mon coeur s'emballait, comme à l'habitude, son parfum m'enivrant. ce qu'il me faisait ? je n'en savais rien. il avait un étrange pouvoir sur moi. l'envie irrésistible d'être près de lui, de savoir que son regard m'était adressé ou qu'il pensait à moi. mais ces derniers temps, ce n'était plus le cas... ou du moins, je n'en avais pas l'impression. un frisson parcouru l'entièreté de mon corps à l'entente de sa voix et je vins encadrer son visage de mes mains, mes doigts retraçant les traits de son visage. « mensonge... » je racontais n'importe quoi, j'en avais l'impression. mais non. je référais à toutes ces soirées où il n'avait pas été là, resongeant à toutes ces fois où je m'étais fait un sang d'encre à l'idée qu'il ne revienne plus... c'était impossible, je le savais, mais une peur irrationnelle m'envahissait chaque fois que je pensais à la distance grandissante entre nous deux. laissant ma tête retomber sur son épaule, mes lèvres glissèrent le long de son cou et je m'arrêtai à sa mâchoire, fébrile, mon corps se pressant au sien. « tu as trouvé... un autre ? plus pur que moi ? plus beau ? » jalousie démesurée. et injustifiée. mais l'idée me rendait malade et j'avais besoin de son contact physique, besoin de ses mots.

" qu'est ce que tu racontes ... " peu à peu, je prends conscience de ce qu'il se passe et ouvre les yeux péniblement. quelle heure il est ? j'ai l'impression de ne pas avoir dormi. je tourne la tête pour regarder l'alarme sur ma table de nuit. quatre heures trente. putain mais qu'est ce qu'il fout. " retourne dans ton lit bordel ... " je dis ça, mais mon corps refuse de le laisser partir, me tournant sur le côté et le serrant fort dans mes bras pour l'empêcher de quitter ce lit, une de mes cuisses glissant d'elle même entre les siennes. ça fait un paquet de temps que je ne l'ai pas eu contre moi comme ça et ça fait du bien. vraiment. comme avide d'en avoir un peu plus, je cherche à le coller davantage, mon bras s'appuyant tout le long de son dos alors que je viens fourrer mon nez dans son cou, humant son parfum.

« tu ne me réponds pas... » soufflais-je, une plainte suivant mes mots. ignorait-il le sujet ? ma tête se mit à tourner, les scénarios défilant à toute vitesse. connerie. malgré tout, mes mains s'étaient glissées sur son corps, autour de lui, le serrant plus fort contre moi. puis j'hochai la tête, négativement. impossible. « non, je ne retourne pas dans mon lit. » pas question... je resserrai donc mes cuisses sur la sienne, mes lèvres cherchant un bout de peau à caresser, en vain, puis étouffant un grognement. j'avais envie de passer ma vie dans ce lit. à ses côtés. « j'ai besoin de toi... » mes ongles vinrent ainsi lacérer sa peau, exprimant ledit besoin. « tu... tu n'as plus besoin de moi ? »

j'ai envie de dormir. pourquoi ne me laisse t-il pas juste me blottir contre lui sans me poser toutes ces questions qui n'ont aucun sens. je me force à rester réveiller et viens chercher ses lèvres à tâtons pour y goûter encore dans l'espoir vain de le faire taire pour de bon. " tu as bu ? " ce goût, cette odeur, elle ne ment pas et je comprends maintenant un peu mieux son comportement. un petit sourire apparaît sur mon visage alors que ma main descend sur ses reins, je suis bien tenté de m'en amuser mais, il semble en souffrance et ça me surprend un peu ... lui qui ne parle pas souvent de ses émotions. " si ... j'ai besoin de toi. reste là d'accord ? j'vais prendre soin de toi sei ... " j'essaye de trouver les mots justes pour le réconforter, caressant en douceur son dos.

touché. pas étonnant qu'il ait deviné, mais je pinçai tout de même les lèvres, un peu gêné. et alors ? oui, j'avais bu, mais il ne pouvait pas me le reprocher. pas lui. pas quand il était le premier à en abuser. « oui... touche-moi. » c'étant dangereux de lui demander de telles choses, et je le savais, mais mon cerveau embrumé par l'alcool n'avait pas envie de le reconnaître et je me confortais dans l'idée que ce n'était pas de ma faute. « ou alors laisse-moi te toucher... comme avant. » c'était un secret, ça avait toujours été un secret. pourquoi ça ne pouvait plus l'être ?

le toucher ? le rouge me monte aux joues, dieu merci nous sommes dans le noir. a t-il conscience que ses mots peuvent prêter à confusion ? ah. visiblement oui. me toucher comme avant ... je me pince les lèvres, plissant les yeux, le souvenir de cette époque étant encore très frais dans mon esprit. sauf que nous étions jeunes, insouciants et que les choses ont changé depuis, du moins pour moi. " arrête. tu sais qu'il faut pas. ça ne t'a pas suffit le soufflon qu'on s'était pris ? " en douceur je lui relève la tête et capture doucement ses lèvres dans l'espoir que ça satisfera un minimum ses ardeurs. " rendors toi. tu as trop bu."

« hiro... » une nouvelle plainte s'était échappée d'entre mes lèvres, plus enfantine cette fois, comme un gamin à qui on ne donne pas le jouet qu'il demande. pourquoi était-il si cruel avec moi ? j'avais besoin de lui, et il me disait qu'il avait besoin de moi, mais il refusait de me le montrer. je profitai tout de même du baiser avant de pousser sur son épaule, redressant le haut de mon corps pour l'observer un peu mieux, tentant de fixer mon regard vers le siens. « non... j'ai pas trop bu... je promets... » c'était faux et je le savais. mais je remontai tout de même ma jambe le long de la sienne, mon genou se logeant au niveau de sa hanche et ma main redescendant vers son torse. « je t'en pries, fais quelque chose. n'importe quoi, juste ta peau contre la mienne si tu veux... quelque chose. hyung... »