La matinée avait été plutôt calme à l'Okiya. Kwang Ho avait rempli ses tâches sans rechigné en prenant grand soin d'éviter ses frères adoptifs de peur d'entendre de nouveaux ragots, il y en avait tellement en ce moment que cela en devenait désespérant. Le jeune Maiko avait si bien travaillé que son Père lui avait autorisé le droit de sortir en fin de soirée pour faire quelques achats, il ne pouvait qu'être heureux de cette récompense bientôt il allait avoir son nouveau kimono. Plus les heures passaient plus l'idée d'avoir le précieux tissus dans les ses mains devenait une véritable obsession.

La fin d'après midi approchait et le jeune homme était parti avant l'heure, il se retrouva en un claquement de doigt dans aux galeries marchandes. Quelle ne fut pas sa déception en voyant que le vendeur c'était absenté ! Il voulait son kimono quitte à être puni. Assis sur un banc il observait les gens calmement, tout en s'éventant avec un éventail.

« En fin de compte, je n'ai pas de chance aujourd'hui ... » murmura-t-il

Une matinée calme, sans réels problèmes ou quelconques obligations, s'était offerte à moi, m'offrant alors la possibilité de dormir une bonne partie de cette matinée. Ses derniers temps, j'enchaînais les gros poissons, les gros clients pour avoir assez d'argent. Allez savoir pourquoi.. Mais grâce à ses quelques heurs supplémentaires, je pouvais véritablement dire que je me sentais revitalisé. Je m'étais réveillé un peu avant l'heure du déjeuner, et avait prit soin de me faire maquiller par une maiko débutante, et je m'étais habillé dans un des kimonos les plus coûteux que j'avais. Ce soir, malheureusement, je recommençais. Mais d'ici là, j'étais libre de faire ce que je voulais, et c'est pour cela que je passais mon après midi à vagabonder dans les galeries marchandes, étant aller acheter quelques tissus mais aussi quelques bijoux, et des colorations, pour mes cheveux, ainsi qu'un peu de maquillage car je n'avais plus de poudre et seul les Geisha savaient à quel point la poudre était importante. Je m'en retournais pour rentrer à l'Okiya quand je croisais une des Maiko de l'Okiya, assis sur un banc à patienter. Hm, C'était bizarre. Je me rapprochais donc, un petit sourire sur les lèvres. Kwang Ho? Qu'est ce que tu fais là? après tout, il était rare que les Maiko soient autorisées à sortir de l'Okiya, ou alors seulement pour faire les courses des Geisha ou de Père.

Pas une minute il ne pouvait s'empêcher de penser à son nouvel atours, allait-il lui plaire ? Lui irait-il ? Le jeune homme fut bien vite interrompue dans ses réflexions quand une de ses connaissances l'aborda, il accueillit son aîné d'un sourire radieux. Kwang Ho ne pouvait qu'être heureux même malgré l'attente, de plus il fallait bien faire bonne impression devant un de ses frères.

« Père m'a permis de sortir, j'avais accomplie toutes mes tâches et bon je pense qu'il en avait un peu marre de m'avoir sur son dos. »

Tout le monde dans l'Okiya savait que Kwang Ho cherchait désespérément à ce que Père le laisse sortir. Depuis bientôt un mois il organisait des plans pour lui faire comprendre ce qu'il désirait. Aujourd'hui, ses manigances avaient payé.
En regardant Samuel, le jeune homme se rappelait à quel point il pouvait l'envier pour tous ses habits qu'il pouvait se permettre d'acheter. Il rangea son éventail dans un petit sac, ses yeux se déposèrent sur la Geisha.

« Tu sais ... Je le veux vraiment ce kimono et je risque d'être en retard ... »

Ces quelques mots étaient pleins de sous-entendu comme pour le supplier que s'il rentrait avant lui, qu'il n'aille pas prévenir Père, bien que ces précautions seront surement vaines. Père se rend toujours compte de tout.
Certain pourront être surpris, Kwang Ho tutoyer ses aînés, tout du moins ses frères qu'ils connaissaient assez. Il avait quand même passé la quasi totalité de son enfance avec les individus qui peuplaient l'Okiya sans oublier qu'il était au service de ses aînés, c'était tous les jours qu'il les aidait aux tâches quotidiennes.

« Et toi, qu'est-ce que tu fais ici ? Ca va faire un moment que je ne t'ai plus vu.»

La question était bien bête mais Kwang Ho voulait en savoir plus, depuis un moment il ne faisait que d'entendre les ragots qui couraient le long des fins couloir de l'Okiya, il voulait changer d'air.

J'étais étonne de trouver Kwang Ho ici. Après tout, Père faisait rarement sortir les Maiko dans la peur qu'ils se cassent et ne reviennent jamais, alors ils ne les laissais sortir que rarement, et visiblement, c'était une des rares exceptions pour lui. C'est bien ! C'est vraiment bien qu'il t'ai laissé sortir, après tout, tu travailles plutôt bien, à ce que je vois. Et puis, tu as bien le droit à un petit moment de relâchement, je sais ce que c'est. En effet, après tout, moi aussi j'avais été une Maïko, il y a bien longtemps, et je me souvenais de l'envie que j'avais de sortir, tout le temps, de pouvoir faire un bon dehors, ne serait ce qu'un petit. Un petit bond dehors, c'était certes rien, mais quand on passait la journée entière entre quatre murs, l'air de dehors semblait salvateur. Je vais attendre avec toi, comme ça, tu ne te ferras pas disputer par Père, ne t'inquiète pas. Je lui souriais doucement, et vins m'installer à côté de lui sur le banc, posant mes mains blanchâtres sur le tissus de mon kimono, sur mes cuisses. Je laissais mes doigts s'entremêler doucement tout en tournant mon regard vers lui. Je faisais quelques courses en fait. Quelques tissus et accessoires dans une boutique en contrebas.

Certain ne se doutait même pas que les Geishas avaient pu être des Maikos, beaucoup d'entre eux ne soupçonnaient pas l'existence des apprentis. La vie des plus jeunes de l'Okiya était ponctuée de différentes tâches diverses et variées. Quand les jeunes de leurs âges sortaient entre amis, eux aller prendre des cours pour apprendre les danses traditionnelles ou jouer d'anciens instruments. Kwang Ho ne pouvait n'être que fière de ce que Père lui avait offert mais au fond ça ne lui faisait pas grand effet, sauf peut-être qu'il allait sentir le tissu de son futur kimono dans ses mains. Oui, encore le kimono. Le jeune homme savait qu'il se créait cette obsession pour éviter de penser à quelque chose. A la pensée de sentir l'étoffe entre ses doigts, il bougea mécaniquement ces derniers, comme pour visualiser l'effet que cela allait produire.
Kwang Ho ne pouvait se retenir de lui offrir une nouvelle fois un nouveau sourire, comme pour le remercier de rester.

« Ça ne te dérange pas trop ? Je sais que tu as beaucoup de client et puis Père peut se montrer cruel même avec une Geisha. »

Le jeune Maiko eut à se retenir pour ne rien dire à propos de la délicatesse parfois inexistante chez le Père de l'Okiya.
Kwang Ho remit en place une de ces mèches noires qui le gênaient. Je devrais penser à les couper. Voir le monde sans être dérangé était beaucoup plus agréable, observer les passants qui se plaisaient à lancer des regards furtifs vers les deux garçons.

« Je ne t'ennuis pas trop j'espère, j'use toute ma discussion avec les clients, ça les occupe. »

Je souriais en voyant le jeune maîko soucieux à l'idée que cela me dérange. Si cela me dérangeait tant que ça, je ne lui aurais pas dit que j'allais rester, et pourtant, je l'avais fais parce que je savais que ça ne me dérangerait pas, de toute façon, je préférais presque rester ici plutôt que repartir à l'Okiya et devoir m'occuper de mes clients, encore et encore. Je n'en avais pas envie, j'avais besoin d'un peu de repos. Ca ne me dérange absolument pas, t'inquiète pas. Oh, et ne t'inquiète pas non plus pour ça, Je lui dirais que je voulais que tu m'accompagnes un peu plus loin pour chercher mes tissus et tout ira bien. Il ne faut pas t'inquiéter pour ça. Je redressais le visage, et glissais quelques sourires à l'adresse des passants qui passaient inlassablement devant nous, souvent des hommes d'affaires qui s'affairaient à rentrer chez eux après une dure journée de travail. Je comprends. Mais dis moi, la boutique, elle est sensée ouvrir quand dis moi? Non pas que je m'ennuies ou quoi que ce soit, mais.. j'aurais juste aimer savoir.

Kwang Ho finit par être complètement absorbé par la vision de la boutique juste en face. Il n'eut pas longtemps à attendre avant de voir le vendeur de kimono revenir de sa promenade habituelle et ouvrir la porte de la vieille échoppe. Commerçant un peu trop reconnaissable pour les habituer si vous voulez tous savoir, un seul coup d'oeil et on ne pouvait pas se tromper.

Le jeune homme n'avait pas eu, pour une fois, la patience d'attendre et fit un geste de la main à Samuel pour lui faire comprendre qu'ils n'avaient plus besoin d'attendre. Il se releva puis pris la main du plus âgé pour l'obliger avec douceur à se relever et il parti en direction de la petite bâtisse de style japonaise. Bien qu'il essayait de cacher son impatience sur son visage, sa démarche ne faisait que trahir son envie. Malgré tout il gardait sa politesse, c'est pour cela qu'il attendait comme il fallait son aîné en lui tenant la porte, le laissant ainsi rentrer en premier. Au comptoir se tenait le vieil homme qui ne fut certainement pas surpris de l'arrivée si rapide des deux garçons. Kwang Ho s'inclina dans la minute qui suivie, il ne connaissait que trop bien l'homme pour osé ne pas lui montrer une marque de respect.

« Vous m'avez l'air d'être dans un bon jour monsieur, auriez-vous reçu mon kimono si cela n'est pas indiscret ? »

Cela ne me gênait absolument pas d'attendre avec mon cadet, bien au contraire. Cela me permettait de passer un peu de temps avec les jeunes maîko que je ne voyais que peu souvent, par manque de temps de ma part. Je passais soit mon temps en ville, soit avec un client, ou alors avec Eden, cela variait. Mais une chose était sûre, c'est qu j'aimais bien profiter de ses petits moments avec les plus jeunes qui semblaient encore tout frais, et tout innocent, c'était vraiment mignon. Je remarquais que la boutique s'ouvrait en voyant le propriétaire revenir, et un sourire éclaira mon visage lorsque je remarquais la démarche on ne peut plus impatiente de mon cadet, me faisant très légèrement rire, et je le suivais, lui adressant un sourire lorsqu'il me tenu la porte. Je m'inclinais face au propriétaire, et laissais le plus jeune avec ses affaires avant de me diriger vers les grands portants où étaient exposés les kimonos, mes doigts passant sur le tissus d'un grand kimono de soit bleue nuit et aux dragons argentés dessus. J'allais peut-être me le prendre, celui ci..

Kwang Ho regardait le vieillard s'engouffrait dans l'arrière boutique où reposait toutes les commandes. La boutique pouvait ressembler à ses bâtiments se trouvant dans une minuscule ruelle ayant une ambiance des plus anciennes et mystérieuses. Souvent quand il venait ici le maiko qu'il était pensé qu'il avait remonter le temps. Il aimait cet endroit, il s'y sentait à sa place.Une de ses mains se balada sur le comptoir en ébène de Malaisie merveilleusement polie , ce bois devait être encore plus vieux que le propriétaire de cette bâtisse. Le vendeur le rejoignit, il déposa devant lui le kimono emballait dans un tissu rouge. Kwang Ho l'ouvrit, silencieux il observait le tissu blanc. Ses yeux accusateurs rejoignirent ceux du grand-père, qui lui, ne pouvait s'empêcher de sourire se moquant de la réaction du garçon. Le jeune homme étendit le tissu pour regarder les motifs. Sur les pans se trouvaient des hortensias dégradaient, allant du bleu clair au violet pastel, si on y faisait un peu plus attention on pouvait apercevoir quelques papillons brodés d'or.

« Samuel »

Il se tourna vers son aîné, une expression des plus neutre, il lui présenta le kimono. Kwang Ho voulait tout de même savoir ce qu'il en pensait bien que ce n'était pas celui qu'il désirait.