Commençons par le commencement.

Je suis Oh Song Ki, qui veut littéralement dire "vigoureux pin traditionnel". Oui, c'est assez bizarre, mais mon père avait toujours voulu un fils, un unique fils, mais un fils fort et courageux. Il se demande encore si c'est le cas. Je suis né dans la ville moyenne en 1989, un vingt-huit avril précisément, un beau jour de printemps. Ma jeunesse fut tout ce qu'il y avait de plus normal, avec des amis, l'école et les jeux dehors. Et comme tous les gosses normaux, j'avais un rêve pour plus tard : exercer un métier en rapport avec les livres. Ce fut à mes six ans, quand je commençais tout juste à apprendre à lire, que je découvris la joie de la lecture, en me perdant dans une bibliothèque avec ma classe. Au départ apeuré, je m'étais finalement assis au milieu d'une allée après avoir trouvé un livre magnifique, sans image, certes, mais magnifique. Un vieux livre à la couverture de cuir gravée de lettres en or : l'Illiade. Je n'étais qu'un enfant, je ne comprenait pas tout dans le livre, mais j'avais été complètement fasciné.


Puis les jours passent, les mois et les années.

Le collège puis le lycée me parurent après n'avoir été que quelques heures dans un cours de vie. Pourtant, ce fut les plus belles années. Mon père me le répétait souvent, "Profites en fiston, c'est la meilleure période !". Et il ne disait jamais faux. Ce ne fut qu'amitié, bonheur et rires, avec évidemment un peu de travail, quelques mauvaises notes dans les matières les moins intéressantes à mon goût et des moments de tristesse, mais, je dirais qu'il ne s'agit que de banalité. Rien ne perturbait, ou ne semblait perturber ma petite vie tranquille. Suite à mon diplôme de fin d'études, j'avais pris la décision de faire des études de littérature, étant une chose que j'appréciais particulièrement. J'excellais même, quelque soit la sous discipline.  


Même pas un élément perturbateur ?

Et bien si, il y en avait un, voir deux. Le premier n'avait été qu'un moment de dispute assez court. Ce fut quand j'avais choisis de faire des études de littérature. Mon père, professeur de sport depuis des générations, de père en fils, n'imaginait pas que cette histoire puisse s'arrêter ici. Alors, après de longs mois de conflits et de discussions, nous avions trouvé un compromis : j'étudiais les livres, mais plus tard, quand j'aurais moi même un fils, je lui transmettrais d'abord le goût du sport, avant celui de la lecture.


D'accord, et ensuite ?

Le plus gros soucis était là : je ne voulais pas d'enfants. Et j' n'en voudrais jamais. Parce que je préférais m'envoyer en l'air avec un homme durant toute ma vie plutôt que de donner ma semence à un hôpital pour avoir une progéniture. Et en plus d'être un soucis, il s'agit d'un secret. La société nous éduque ainsi, naître, grandir, apprendre, procréer, éduquer et mourir. Sauf qu'il existe des exceptions.


Bref, un résumé sur le caractère ?

Certains ne connaissent pas leur défaut, et il s'agit d'un défaut supplémentaire à ajouter à la liste. Je sais que je suis d'apparences froid et distant, sans doute craint et éviter. Et je peux l'être en partit, mais pas complètement. Au fond, je suis juste timide aux premiers abords, puis je peux ensuite devenir bavard, énergique et amusant. Il faut juste percer la première bulle pour en découvrir l'intérieur.